Nous marchons dans les rues de Puyo pour se rendre à la rencontre de Didier Lacaze, notre contact intermédiaire avec la communauté Quichua de Los Canelos. Grâce à lui nous pouvons le lendemain rencontrer Galo et Jorge le président de l'association des producteurs pour présenter notre projet et conclure d'une réunion rassemblant toute la communauté le samedi 19 juin à Canelos. Sur le chemin, nous croisons un français accompagné d'un couple Shuar. Ces derniers travaillent ensemble sur un projet de construction d'un musée dédié à la culture Shuar (musique, artisanat, langue, outils de chasse...). Nous sommes invité chez Maria et Francisco qui ont une maison à Puyo pour rencontrer certaines personnes de sa communauté dont le chef Jamon et le Wishi (shaman) Luis. Cela sont leurs noms espagnols mais ils possèdent également des noms Shuar. Je ne me souviens pas de chacun d'eux.
Dans une jea (maison shuar) typique nous nous rassemblons pour discuter de la possibilité pour cette communauté de participer à notre projet de plantation de Hierba Luisa. Les personnes présentes semblent très intéressées. Nous partageons avec eux notre vision du projet, et ils nous expliquent la situation de leur communauté. Déjà nous commençons à apprendre quelques mots en Shuar!
Le dimanche soir, ils nous invitent à dormir chez eux pour partir dans la nuit en direction de leur communauté « a dentro » (à l'intérieur, en forêt). Levé à 2H du matin nous prenons le bus de 3h en direction de Macas. Nous nous arrêtons à 4h30 au bord de la route à l'entrée du parc Sanguaï et du canton Pablo Sexto. Nous dormons jusqu'à 6H où un bus passe et s'enfonce dans un chemin bien praticable. Bien que nous soyons déjà bien plus en forêt, le long du chemin les arbres se font rares, au loin on peut voir qu'ici la forêt n'est plus ce qu'elle était sinon ce qu'il en reste. Par ci par là des cultures de Pelma sorte de terre en mono-culture, nous traversons quelques communautés ayant l'électricité et l'eau courante. On est loin du dépaysement affiché sur les cartes postales. Nous nous enfonçons toujours plus en forêt pour finalement arriver vers une zone où la forêt domine largement le paysage.
Magnifique. Après une heure et demie de bus nous nous arrêtons au milieu de nul part. Il nous faut maintenant marcher pour accéder au village. Tout d'abord nous longeons un chemin boueux dans lequel il faut calculer ces pas si tu ne veux pas t'enfoncer jusqu'au genoux! Cet endroit devrait être gravillonné jusqu'à la rivière où un pont est en construction. Projet du canton qui fournit un peu de travail à la communauté au passage. Seulement pour l'instant le pont n'est pas là. Nous traversons le fleuve « Namakim » large de 30 mètres à la marche. « Namak » signifie « poisson ». Ce fleuve s'appelle comme ça car il était réputé pour être riche en poisson. Aujourd'hui ce n'est malheureusement plus le cas car certaines personnes pêchent à la dynamite! Efficace mais ne permet pas aux poissons de se reproduire donc n'est pas durable. Bien qu'il ne soit plus aussi riche, il en reste encore. On nous a d'ailleurs enseigné la pêche à la main. Avec un masque (quelques objets sont présents) on regarde en remontant le fleuve à contre courant. Ensuite c'est une question de rapidité, dès que tu vois un poisson tu l'attrapes. Il y a du travail ! L'un des jeunes du village en aura pêché un.
L'eau est transparente, les piranas inexistants. Héhé. Nous sommes en Haute Amazonie, ce n'est pas encore aussi « dangereux » qu'en Basse Amazonie. Certains Shuar de la Haute Am. refuse d'aller en Basse car il y a trop de moustiques donc un risque élevé d'attraper le palu. Ici les moustiques sont présents mais c'est encore soutenable et pas de palu.
Après avoir traversé le fleuve sans tomber, il nous faut gravir un petit mont pour arriver plus en hauteur. De là haut où est la communauté nous avons une vue époustouflante sur la vallée. Nous sommes accueillis avec un gros bol de « Nijiamanch » soit la « Chicha » en espagnol, un alcool fait à partir de « Mama », soit Yuca en espagnol soit manioc en français. Il ne faut pas refuser sinon tu ne peux pas faire ami deux fois.
Nous partons ensuite avec Maria dans sa « aja », soit chacra c'est à dire zone de pluri-culture traditionnelle Shuar. Ici de la Yuca, des platanos (bananes non-sucrées), de la camote (un peu équivalent à la patate douce) et de la papachina (autre tubercule) sont cultivés pendant 1 an et demi sur la même zone avant de changer d'espace pour laisser la terre se régénérer. Aucun arbre n'est coupé. Les chacras en repos sont utilisés au bout d'un an et demie. C'est le système des jachères qui se fait de plus en plus rare chez nous. Tout cela constitue les éléments de nutrition de base des communautés Shuar. C'est d'ailleurs tout ce que nous mangerons pendant les deux jours où nous resterons chez eux. J'imagine qu'au bout d'une semaine, ce n'est plus aussi agréable héhé.
Nous redescendons vers le fleuve dans lequel nous nous baignons quelques heures avant de remonter pour parler avec toute la communauté de la possibilité d'organiser une production de Hierba Luisa ici.
Pendant cette réunion, nous avons agréablement été surpris de voir que cette communauté de 45 personnes, 20 adultes et 25 enfants (dont 17 du chef Jamon qui a deux femmes) est très bien organisés. Ils se sont formés en association avec un président et trésorier. Au fur et à mesure de nos discussions ils nous devancent sur les points sensibles du projet apportant par eux mêmes des réponses judicieuses. Nous sentons qu'ils ont une cohérence dans leur organisation et leur façon de voir les choses qui nous donne une confiance supplémentaire pour organiser une production ici.
Nous arrivons à un accord sans grande difficulté tout en précisant que nous devons trouver les subventions pour commencer le projet et la réunion se termine sous les applaudissements. Le chef et le wishi auront été les personnages centraux de la réunion avec le maître d'école (qui est d'une autre communauté). Il aura fait le pont entre les questionnements des personnes présentes et nous. Il aura notamment permis de mieux comprendre les inquiétudes de certaines personnes sur la façon de partager l'argent entre chaque membre de la communauté.
La production s'organisera ainsi : la communauté souhaite travailler en Minga (tous ensemble sur un terrain et non pas individuellement) pour alléger le travail. Un élu de la communauté sera le coordinateur et sera formé à la production biologique et à la comptabilité. Il transmettra le savoir à sa communauté. Un autre élu du village sera chargé de gérer l'argent.
Nous sortons de cette réunion avec la sensation d'avoir pris une belle leçon de vie en communauté, de gestion de projet, d'échange interculturel, de logique de développement, d'agriculture durable... tout ce qui fait que ce projet nous passionne. Ce projet de développement est bien un échange et non pas à sens unique où chacun apprend de l'autre pour atteindre son idéal. Ce n'est pas une transposition du modèle occidental vers d'autre culture mais la mise en avant d'un système communautaire propre aux populations concernées au service de cette même population qui n'a pas accès aux crédits pour développer ses idées. Ce projet est viable et ça me rend heureux.
Nous mangeons le soir notre manioc et platanos habituels avant de nous coucher dans nos hamaques couverts par une moustiquaire dans une petite cabane. Demain nous partons à Macas à la rencontre de Chankuap, principal producteurs d'huiles essentielles, de cosmétiques, de savons, de thé... de l'Équateur qui travaille avec 600 familles Shuar et Ashuar. Cela depuis maintenant 15 ans, autant dire que leur expérience nous sera très utile. Car bien que cette réunion se soit bien passée, il faut garder en tête que les Shuar n'ont pas la même vision du travail que nous et que cela peut parfois ralentir la production de plantes et donc d'huiles essentielles.
Autres points positifs qui ressort de cette réunion : la Hierba Luisa sera cultivée en chacra c'est à dire au milieu d'autres plantes et non en mono culture. Cela permet d'éviter les maladies, participe à conserver une biodiversité et est en accord avec les traditions agricoles Shuar. On a beaucoup à apprendre d'eux sur des façons durables de cultiver.
mercredi 23 juin 2010
Rencontre avec une communauté Shuar
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Simon
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mardi 1 juin 2010
Cuisine équatorienne
Samedi soir nous nous promenons tranquillement dans le quartier historique à la recherche d'un restaurant. Nous sommes dans la rue la plus fréquentée de ce quartier. Nous tombons sur un restaurant offrant des plats typiques d'Equateur. Nous sautons sur l'aubaine et commandons un « cuy » entier pour 4. Qu'est-ce qu'un cuy? C'est ce qu'on appelle hamster. C'est délicieux ! Pas beaucoup de viande mais très fin. On peut comparer ça au lapin en terme de goût.
Bien repu nous partons pour la Mariscal, salsa au rendez-vous.
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Simon
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dimanche 23 mai 2010
Une journée au Paseo de Los Monos
Il y a des endroits où l’on se sent chez soi après seulement quelques jours. El Paseo de los Monos en fait partie.
Convertis au rythme des tropiques, nous laissons le temps lentement étirer nos journées. Un jus d’ananas frais pour petit déjeuner, une baignade à la rivière en guise de douche, et la journée peut commencer.
Déjà quelques touristes affluent pour visiter le refuge. Les singes les observent depuis les arbres comme d’étranges créatures sans poils, jusqu’à qu’un laineux se décide à grimper sur leurs dos ou qu’un capucin visite leurs poches.
Le temps de quelques heures, nous devenons des guides sur la demande d’Elena, la guide Kichwa, pour veiller à ce que les singes n’attaquent pas les visiteurs. Bien qu’affectueux, les singes restent des animaux sauvages et leurs comportements peuvent s’avérer imprévisibles. La peur humaine est notamment assimilée à une agression pour les singes…
Une journée au Paseo de Los Monos. Un almuerzo et la sieste nous appelle. Là-bas, à la fenêtre, un singe araignée me regarde d’un air songeur. Il n’en reste que 700 dans le monde…
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mathieu
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jeudi 20 mai 2010
Biodiversité végétale et animale : un équilibre
Après une balade en vélo de Baños à Rio Verde, route touristique convoitée pour ses cascades, son climat se rapprochant du tropical et ses eaux thermales, nous arrivons à Puyo en bus. Sur la route je me souviens qu'un jour auparavant, à seulement 3-4h de bus de la Haute Amazonie, nous étions encore perchés en haut des Andes entre 3 000 et 4 200 mètres. Nous voici En Amazonie, dans une cabane perdue dans la forêt tropicale, à quelques minutes de Puyo chez un couple suisse qui vit ici depuis 8 ans et a créé il y a 4 ans « El Paseo de los Monos ». Ceci est un refuge pour animaux, les plus représentés étant les singes laineux, singes araignées, capucins, singes écureuils, tamarins. Mais également boa, toucan, paresseux, coati (famille de l'ours)...
Les singes vivent en liberté, autour et dans la maison. Nous faisons très vite la connaissance de Lola, Bimbi... Tout de suite ils viennent vers nous, s'accrochent et nous adoptent. Chacun de nous se retrouve avec un singe sur les épaules, accroché au pantalon, nous léchant le sel de la peau sur le visage, agitant sa tête rapidement de droite à gauche en poussant un cri signification de joie intense ! Au départ c'est surprenant, quand on ne connaît pas le sens de cette communication on flippe un peu ! C'est le singe araignée qui exprime sa joie de cette façon. Je l'imite en secouant la tête et poussant ce cri de gorge et il me répond d'autant plus fort collant sa tête à mon oreille ! Depuis ce jour nous avons adopté cette façon de s'exprimer, l'utilisant même entre nous sans modération.
Cette scène donne l'impression que ces singes sont domestiqués. En réalité ils restent sauvages. Il faut 50 générations pour domestiquer un animal et de toute façon, le but est de les réintroduire en liberté dans leur milieu naturel, non pas d'en faire des mascottes. C'est pourquoi il faut surveiller son comportement mais aussi savoir se faire respecter quand un singe t'emmerde un peu trop. Car parfois, les capucins s'amusent à te mordre et surtout à te voler. Beaucoup d'espèces de singes comme les capucins mordent aux endroits stratégiques : les artères, les veines, les tendons, la gorge. Des points qui soient te tuent, soit t'immobilise à terre. Pour se faire respecter il faut être ferme et montrer que l'on domine. Mais pas de problèmes, rares sont les accidents.
Échange très intéressant avec Yvan sur le sujet de la protection de la biodiversité. Il fait de la défense des animaux non seulement sa passion mais aussi un combat pour sauver la forêt amazonienne. Il explique que protéger et/ou replanter des arbres ne suffit pas à sauver les forêts si on ne protège pas la diversité animale par la même occasion. Les singes sont par exemples des transporteurs de graines. En étant attirés par la couleur des fruits (ce qui n'est pas un hasard s'ils peuvent les voir), ils détectent leurs aliments, les mangent et permettent aux graines de se disperser et à l'espèce végétale de perdurer. Si le fruit tombait en dessous de l'arbre et restait là, la graine serait perdue. Il en va de ce schéma pour beaucoup de végétaux. La protection des forêts, c'est la protection de l"ensemble des êtres vivants qui les constituent.
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Simon
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lundi 17 mai 2010
Le Chimborazo
12 mai 2010. Le Chimborazo, montagne unique en son genre qui culmine à 6 310 mètres, plus haut sommet d'Equateur. Sa force et son respect attire et scotche le regard. Il sort de nul part un sommet enneigé qui est seul à porter fièrement cette vie éternelle.Nous pasons de l'autre côté de la vallée à environs 4 000m d'altitude face à cet énorme édifice naturel bien plus propice à la contemplation que n'importe quelle construction humaine. La route pour Riobamba s'annonce merveilleuse, riche en surprise et ébaillement que réserve la cordière des Andes, d'autant plus par cette journée de ciel bleu où le soleil révèle les moindres détails de chaque sommet.
Je le touche maintenant des yeux, m'enivre de sa neige éternelle, me crame la rétine de ce blanc éclatant et rêve d'expédition au sommet de ce massif pour admirer les Andes équatoriennes dans sa totalité. Je ne veux plus, ne peux plus le quitter des yeux. Nous passons sur l'un des versants, si près, comme si la montagne devenait notre refuge et notre protecteur durant ce voyage. La force morale et spirituelle des hauts sommets est uniquye et ne peut se rencontrer de manière aussi évidente dans les plats pays.
Je voudrais dire au bus de s'arrêter, à mes compagnons de route qu'ils continuent sans moi et m'enfoncer dans le froid aride pour y découvrir tous les secrets. J'irais à la rencontre des lamas qui grillent sous ce soleil de plomb m'en faire des amis de galère et d'aventure.
Sur ce haut plateau à plus de 4 000m nous amorçons la descente vers Riobamba, tournant déjà le dos à la colline d'Ali Baba.
A bientôt Chimborazo !
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Simon
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samedi 15 mai 2010
Dirección Sur!
Nous entamons notre premier grand voyage hors de la capitale, direction la province de Bolivar, située plus au sud sur la cordillère. Nous partons pour une excursion d’une dizaine de jour, pour rencontrer les communautés qui produisent des plantes médicinales.
En s’éloignant de la vallée de Los Chillos, au sud de Quito, les maisons se font de plus en plus rares et laissent place à la forêt andine, là ou les arbres et les nuages se mélanNous arrivons finalement à Guaranda en début d’après midi. David, un vieil équatorien avec qui nous avions fait connaissance dans le bus propose de nous héberger pour la nuit à l’arrière de sa boulangerie. Après un repas plus attendu que jamais, nous rencontrons notre premier contact, un certain John Castillo qui travaillerait dans des projets agricoles avec les communautés indigènes du Bolivar. Nous apprenons qu’il travaille pour la FEPP, une organisation nationale d’aide au développement des communautés. Après une bo
nne heure de discussion où nous apprenons à connaître les attentes des uns et des autres, la FEPP affiche un certain enthousiasme pour participer à notre projet. John nous propose de partir en pick-up le lendemain pour visiter leur local, certaines communautés indigènes et une distillerie de plantes située à Salinas.
Les perspectives de travail semblent intéressantes puisque certaines communautés produisent déjà la Hierba Luisa et la FEPP nous propose d’établir un centre de distillation dans leur local à Guaranda.
De retour à la boulangerie, David nous fait visiter son atelier et nous informe d’une fête devant avoir lieu le soir même en ville. Il s’agit de célébrer le retour des restes de Manuela Saenz, la maitresse du célèbre Simon Bolivar, également appelée « La libertadora del libertador » pour l’avoir d’une embuscade.
La ville est en fête. Même l’orchestre national est au rendez vous ! Des feux d’artifices, des minis ballons dirigeables lancés « en offrande au ciel », des pétards et encore des pétards… Le tout sans la moindre sécurité ! Le clou du spectacle est l’allumage du « Castillo », une structure en papier et en bambou remplie de fusées et de pétards se consumant de bas en haut… La soirée se finira en musique, au son de la flûte de pan et de la bandurria (proche du Yukulélé).
Après une bonne nuit de sommeil et un petit déjeuner des plus typiques (tortilla de trago y café) dans la rue, nous partons avec John au local de la FEPP. Nous y découvrons une grande diversité de plantes cultivées, comme la Orel de Sierra, la Chilca, la Arallan, le Toronjil, l’Espino etc… Ces plantes serviront aux communautés pour débuter une production et leur permettre de compter sur une source de revenu supplémentaire.
Nous chargeons le pick up de plantes destinées à une communauté pour protéger leur culture du vent andin, et repartons vers le Chimborazo. Arrivé à la communauté, nous déchargeons les plantes et nous accordons une halte gastronomique à la fromagerie du village ! La communauté produit principalement de l’oregan, du thym et de la mente, mais connait bien la Hierba Luisa et serait prête à en produire.
Nous regagnons le pick up direction les hauts plateaux du Chimborazo. Au fur et à mesure que nous gagnons en altitude, la température baisse et la végétation change. Le paysage est fantastique.
Sur la route de Salinas, nous naviguons dans l’imperturbable mer de nuage des sommets andins entre les collines de Paramo vert pâle et les petites forêts de pins. John nous explique que la région était autrefois couverte d’arbustes mais les moutons et les feux volontaires ont progressivement ravagés la parai, une éponge végétale qui retient l’eau des montagnes. La tête haute, le regard
dédaigneux, les lamas nous toisent. Après un long trajet à l’arrière du pick up sur des routes caillouteuses, nous arrivons à Salinas pour un almuerzo
mérité.
Arrivée à la distillerie, nous nous renseignons sur les plantes. Ils font des huiles essentielles de Hierba Luisa, de Palo Santo, de Guaviduca et Guayusa. Issus de la tradition Kichwa, ils font perdurer l’utilisation de plantes médicinales dont les vertus sont utilisées depuis des millénaires. Malgré leur petite production, leur travail s’avère intéressant pour notre projet.
En travaillant avec la FEPP, proche de ces communautés, nous envisageons de créer une plateforme regroupant plusieurs producteurs. Les plantes seraient transportées depuis les différentes communautés avant d’être distillées à Guaranda. Le projet prend forme !
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mathieu
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vendredi 30 avril 2010
Histoire de fou
Le 20 mars 2009 à Quito :
Amerique du Sud, Equateur, Sept morts dans le crash d’un petit avion à Quito en Equateur – AP – Gonzalo Solano Imprimer Sept personnes sont mortes dans le crash d’un petit avion militaire jeudi contre un immeuble de Quito en Equateur, cinq personnes qui se trouvaient à bord et deux au sol. Le petit avion a rasé une maison avant de s’écraser sur un immeuble d’habitation de quatre étages dans un quartier chic de la capitale équatorienne. De la fumée noire s’élevait de l’immeuble jeudi soir pendant que les sauveteurs recherchaient des survivants dans les débris du fuselage. Les équipes de secours ont retiré plusieurs personnes blessées du site, dans un état de santé stationnaire, a précisé le chef des pompiers Atahualpa Sanchez. Les corps des passagers de l’avion étaient gravement brûlés, a-t-il précisé. Le journaliste d’Associated Press sur place a vu transporter une jeune fille blessée à la tête. La Croix Rouge a rapporté que deux personnes au sol avaient été tuées, dont une femme, mère d’un enfant de neuf ans. “J’étais dans la maison avec ma mère quand j’ai entendu quelque chose s’écraser et il y a eu une explosion” a raconté le garçon, Said Arguello. “Il y avait des flammes partout. Je ne pouvais pas sortir de ma chambre, mais les pompiers m’ont secouru”. D’après le responsable de la Croix Rouge Henry Ochoa, un huitième corps pourrait encore se trouver dans les restes de l’avion. L’accident du Beechcraft de l’armée équatorienne, en mission d’essai, s’est produit vers 17h30, heure locale (22h30 GMT), jeudi, dans un épais brouillard, d’après les témoins. Plusieurs explosions ont pu être entendues à l’intérieur de l’immeuble percuté par l’avion. “C’était affreux. J’ai vu l’avion qui volait très bas, puis j’ai entendu l’explosion” a aussi indiqué une voisine, Camille Avsert, à l’Associated Press. “Nous avons couru dans la rue et nous avons vu l’incendie”, a poursuivi le témoin. L’appareil transportait le pilote, un major, le copilote, un lieutenant et le mécanicien, un sergent, a précisé le ministre de la Défense Javier Ponce, ainsi que la femme et le fils de l’un d’entre eux. Quatre autres avions se sont déjà écrasés dans cette rue, l’avenue Gonzales Suarez, dans les années 1990. Elle se situe dans le prolongement de la piste de l’aéroport.
source :http://www.tritz1.org/?p=6156
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Simon
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lundi 26 avril 2010
Mindo et sa forêt
Vendredi 23 au lundi 26 avril, après avoir été sur le marché faire le plein de légumes, nous prenons le bus en direction de Mindo. Mindo est un petit village à 2H30 de bus de Quito où l'écotourisme (pas toujours éco) est très développé. La plus part des habitants du village vivent grâce au tourisme. Les touristes sont surtout des équatoriens, notamment de Quito qui pour l'endimanchade viennent s'aérer, mais également d'autres des pays d'Europe et d'Amérique. Mindo est situé en plein cœur d'une forêt préservée et pour l'instant respectée que l'on nomme communément « la forêt nuageuse ». Elle est en effet souvent traversée par des nuages qui donnent une ambiance tropicales magique aux collines recouvertes de forêt.Nous arrivons vers 18h à Mindo. Notre but tout d'abord était de dormir dans la forêt. Pour cela, nous emmenons avec nous hamac, tente, bâche contre la pluie, duvet, machette achetée à Quito et tout le nécessaire pour bien camper. A Mindo, nous achetons de la viande, du pain et du fromage et partons en s'enfonçant dans un chemin qu'un habitant du village nous a indiqué. Nous rejoignons une rivière et continuons à la longer. Comme Mindo est assez touristique, les chemins sont larges et souvent empruntés. Nous ne trouverons pas de coin isolés dans la forêt à moins de marcher beaucoup plus longtemps. Nous tombons finalement sur le bord du chemin, à côté de la rivière sur une cabane qui nouus semble à première vue inhabitée. En face de cette cabane, un kiosque en bois également que nous examinons. L'endroit est parfait pour y établir notre campement, nous restons alors ici. A côté de la cabane se trouve ce que l'on pourrait appeler un « préau » couvert dans le quel nous rassemblons du bois, coupons à la machette pour faire un feu et griller la viande achetée au village. Mais voilà qu'une famille entière de quatre enfants arrive surpris de nous voir ici.
Ils sont les propriétaires de la cabane ! Chaque dimanche, ils viennent ici pour vendre du poulet grillé, du riz, des empanadas... aux touristes qui passent. Nous découvrons plus tard que cet endroit est en fait le point d'arrivé des touristes pratiquant le canoë.
Nous pensons déranger mais la famille nous accueille finalement bras ouvert à rester. Ils nous fournissent même un barbecue dans lequel nous transvasons nos braises. Nous partageons alors avec eux une partie de la viande. Nous parlons avec eux et finalement installons nos hamacs sous le préau et la tente au bord de la rivière. Eric se retrouvera complètement trempé pendant la nuit alors qu'une averse se mit à tomber créant un coulis d'eau sous sa tente.La famille nous offre des bananes grillées, des tortillas, nous leur offrons alors du fromage. Nous passons toute la soirée avec eux à jouer à des jeux de carte qu'ils nous apprennent : la mona et el ocho loco. Nous avons bien rigolé ! Le plus petit à deux ans mais te regarde avec un grand sourire et essaye de te parler, Dario a 10 ans, il me dit un moment que plus tard il veut aider les gens pauvres et malades. Andrea a 14 ans et Julian 15. La mère a 36 ans et le père, David 42. Tous sont très agréables avec nous. Nous nous sentons très vite comme à la maison.
Nous noius réveillons le lendemain et partageons le petit déjeuner avec la famille qui ouvre sa cabane pour vendre aux touristes. Alors que nous jouons aux cartes, Andrea est réquisitionnée pour aller tuer le poulet qui sera vendu grillé par la suite. Il était très bon, n'en déplaise aux végétariens !Nous partons avec Julian à la recherche de bambou pour se construire une canne à pêche. Un peu plus loin, nous coupons 4 bambous à la machette (dans une propriété privée, le propriétaire aura vu l'intrusion et aura menacé Julian) puis à l'aidee de fil de pêche et d'hameçons achetés en ville confectionnons les canes. Plus tard nous partons à la recherche d'un coin pour pêcher. Pas vraiment très téméraire, nous n'aurons rien pêché... Après une mlongue balade aves Andrea, Dario et une amie voisine, nous revenons sous la pluie vers notre campement auprès de la famille. Nous discutons longuement avec Christian, un équatorien venue avec ses amis jusqu'ici en vélo et resté plus longtemps que les autres déjà repartis. Il nous enseigne quelques mots en Quichua qu'il aura appris en prenant des cours à l'université.
Musho = ami
huarmi = mujer
cari = hombre
inti = sol.....
Le dimanche soir, après avoir dit au revoir à toute la famille, nous allons tous ensemble « en ville » et achetons ici de quoi manger et de quoi boire. Nous recroiserons toute la famille finalement un peu plus tard, venue se balader pour profiter des derniers moments du dimanche. Plus tard, nous établirons notre campement au même endroit. Le lendemain, nous partons pour la « canopy », tyroliennes qui entrecoupent la forêt, les montagnes et la vallée. Un vraie bonheur ! Nous en apprenons également un peu plus sur les plantes de cette forêt grâce aux guides très informés la dessus. Puis nous voilà reparti pour la rivière où nous nous baignons allègrement.
Un week end inoubliable, enrichissant en découverte culturelle et qui nous aura enseigné beaucoup de choses sur l'équateur, les gens, les plantes, les langages...
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Simon
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Mindo, la forêt des nuages
En arrivant à Mindo je pensais aux quelques vers de Wordsworth : « I wandered lonely as a cloud, that floats on high over vales and hills ». C’est ce qu’elle semble faire, cette ville solitaire, errer au milieu des nuages et de son immense forêt. Seuls les oiseaux ardents semblent vouloir contredire ce vert à l’infini, qui enivre les rares contemplatifs venus oublier les oublis de la ville.
Et on laisse le hamac nous bercer au clair de lune. On observe l’eau de la rivière glisser sur les rochers et apparaît à nos pensées une vieille légende Shuar. Là bas derrière se cache l’entrée de la maison d’Arutam. Frapper son fond avec un bâton, c’est taper à sa porte, quémander sagesse au vieil esprit.
Bientôt les rires viendront avec le rhum et les cartes qui réunissent les hommes…
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mathieu
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mardi 20 avril 2010
Visite d'un distillateur
Mardi 20 avril, nous allons visiter un fabricant de distillateurs pour éclaircir certains aspects du projet de production et de commercialisation d'huiles essentielles à base d'Hierba Luisa. Les entrepreneurs en question sont 4 frères équatoriens amateurs d'innovation. Ils sont en effet les seuls à proposer en Équateur de l'alcool bio qu'ils distillent eux mêmes. On peut citer parmi leurs clients la très connue société Body Shop aujourd'hui détenue par L'Oreal. Leur audace les ont également amené à construire des vélos en partie constitués de bambou !! Nous l'avons essayé avec curiosité et joie. Cela reste un vélo classique, mais avec une classe certaine en plus. Prix de vente, $1 200 soit 920€ hmmm hmmm... Ils ont des clients aux États-Unis et en Italie, pays de la frime?
Ils nous montrent les différents distillateurs qu'ils ont et nous sommes très intéressés par celui qui a une capacité de 300L, l'un des plus petits à vrai dire. Ils en fabriquent d'autres ayant une capacité de 9 000L... Nous nous perfectionnons sur le procédé de fabrication. Cela nous permet de mieux cerner la stratégie à suivre dans notre plan de production, à savoir le matériel nécessaire pour la quantité désirée, la logistique...
Notre travail les jours à venir va constituer essentiellement ,si je puis dire, à contacter des organismes pouvant nous informer sur les producteurs d'Hierba Luisa en Équateur. Travail de prospection en perspective. Mine de rien, le projet avance et devient de plus en pus concret. Les efforts sont payants.
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Simon
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samedi 17 avril 2010
El Panecillo
Dimanche 18 avril, après réflexions nous décidons d'aller en haut du Panecillo, une colline qui offre une vue unique sur Quito et en haut de laquelle se trouve une gigantesque statut. Panecillo signifie « petit pain ». Cette colline a en effet la forme d'une boule de pain comme le « pan de yuca », spécialité équatorienne qui consiste en un pain chaud fourré au fromage fondu.
Nous partons de chez nous en Taxi pour aller directement en haut. Le livre qui nous sert de guide indique que les agressions sont fréquentes et qu'il est donc préférable de monter la colline en Taxi. El Panecillo se situe au sud de Quito juste après le centre historique. C'est pourquoi après avoir profité de la vue exceptionnelle sur la ville, nous décidons de descendre la colline à pied, oubliant les conseils du guide. Cela vaut le coût même si nous avons vite compris qu'en effet, le reste du quartier n'est pas très accueillant.. Nous descendons par des escaliers tortueux et croisons quelques personnes dont un vieux inoffensif avec un chien un peu nerveux qui manque de me mordre le genou pour finalement se prendre un coup dans la gueule. Tant pis pour lui. Nous arrivons sur une route pavée, toujours sur le flan de la colline (je dis colline mais c'est tout de même plus une petite montagne qu'une colline). Un match de foot a lieu sur un terrain dégueulasse. Un filet délimite le terrain et empêche le ballon de finir sa course dans le vide pour tomber dans le centre historique. Le terrain a la taille de celui d'un terrain de hand, n'est pas droit, a plein de trous et les buts ne sont pas en face l'un de l'autre.
Nous commençons à descendre sur la droite du terrain quand plus haut au loin je vois un équatorien me faire de grands signes. Il me fait comprendre qu'il ne vaut mieux pas pour nous aller par ici et nous indique de rebrousser chemin tout de suite pour prendre une autre route. Nous exécutons. Nous remontons la route et arrivons à sa hauteur. Il nous dit que la-bas c'est dangereux et en guise de signes pour bien se faire comprendre fait un énorme bras d'honneur et se tranche la gorge. Nous préférons lui faire confiance et continuons sur la route qu'il nous indique. Nous voyons alors un mec dormir sur un banc. Il tombe par terre se cognant la tête au sol mais ne réagit pas. Beaucoup d'alcool... Nous arrivons à un carrefour et pas très rassuré, nous étudions les possibilités partons finalement dans la même direction qu'un bus pour arriver un peu plus loin au centre historique.
Celui-ci n'a rien à voir le dimanche avec les autres jours de la semaine. Le dimanche comme on l'entend chez nous existe ici. C'est un jour non travaillé, de détente qui laisse alors place aux animations dans les rues : musique, théâtre, prêche religieuse... Les voitures sont interdites en ville le dimanche. Seuls les taxis et bus circulent. On sent la différence dans l'air, beaucoup moins de pollution. Le centre historique est méconnaissable, une foule occupe les rues et les places. Signe que l'Équateur est un pays relativement bien développé, le dimanche est une institution.
Nous partons à pied jusqu'au centre nouveau et prenons de là un bus jusqu'au quartier de la Floresta, au dessus de Guapulo. Ici, nous tendons le pouce et hop c'est reparti pour un tour de pick-up dans la remorque! En gros, on peut dire qu'ici, il existe trois types de locomotion quand on a pas de voiture énoncé du plus cher au moins cher : le taxi, le bus ou les le pick-ups qui s'arrêtent et t'emmènent gratos!
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Soirée au quartier "Mariscal"
Vendredi 16 avril, sorti dans le quartier de Mariscal en perspective. Ce quartier en plein centre de Quito est le quartier pour sortir, faire la fête, danser et rencontrer des gens.
Paul, Sonja et Janina nous accompagnent. Nous buvons tout d'abord des mojitos préparés par nos soins à la casa de guapulo, c'est à dire notre appartement. Après s'être repu aisément d'un excellent repas cuisiné par Sonja, à base de viandes faut dire que ça faisait un moment qu'on en avait pas mangé. Autant dire que l'on a sentit les protéines couler dans notre sang telle une perfusion de bonheur! Bon revenons à la soirée.
Nous sortons de chez nous dans l'espoir de trouver un taxi pour se rendre à Mariscal. Il est déjà 22h plus ou moins, il n'y a plus de bus. Sur le bord de la route, nous interpellons non seulement le peu de taxi qui passent mais aussi toutes les voitures. C'est finalement un pick up qui s'arrête et qui accepte que l'on monte à l'arrière dans la remorque ! J'étais fou de bonheur ! Depuis que je suis arrivé à Quito et aie vu que l'on pouvait faire ça ici, je m'étais juré d'essayer de monter à l'arrière au moins une fois lors de ce voyage. Voilà chose faite. Extraordinanire sensation, à l'air libre à l'arrière d'une voiture, donnant la sensation d'être un aventurier arrivant vaillamment en ville ! Mariscal nous voilà ! J'ai vraiment ri et apprécié cette balade.
Nous arrivons à Mariscal et apprécions l'ambiance festive qui règne en maître dans le quartier. La rue est pleine, les bars se multiplient de rue en rue à perte de vue. Nous profitons des rues animées et choisissons finalement un bar où aller danser la salsa. Quelle idée ! Je suis un bien mauvais danseur. Tout le monde ou presque est sur la piste de danse dans le bar ou attend sa chance pour inviter la fille de son choix / ou être invitée. Nous restons à observer les qualités de danseur qu'on les écuatoriens comme la plus part des pays d'Amérique Latine. Puis nous nous lançons à notre tour. Alors que je buvais une gorgée de ma bière, je vois deux grosses quitenas se rapprocher. Je prends mon courage à deux mains et leur demande de danser et m'apprendre quelques pas. Me voilà sur la piste, ridicule mais rien à foutre avec une grosse et vieille quitena ! Haha je n'avais qu'une seule envie : m'éclater de rire. « asi se aprende a bailar » me dit-elle. Je ne sais pas si j'ai réellement appris grâce à elle, mais une chose est sûre, cela m'a donné envie de danser sans honte.
Accoudé au bar, je regarde les gens danser, il n'aura fallu que quelques minutes pour voir Sonja et Janina être invitées par des Quitenos. Paul, adossé au mur, observe et repère une fille qui lui plairaît. Il est un bon danseur, ayant vécu 5 ans à Cuba, il a eu le temps d'apprendre. Quel chaud lapin, on ne dirait pas comme ça il est sérieux, calme mais il ne perd pas le nord !
Nous dansons entre nous, avec des Quitenas, apprécions la musique latine, discutons. Finalement nous rencontrons un couple chilien qui parcourt l'Amérique du Sud de long en large. Il est facile pour eux de circuler de pays en pays. Comme pour nous au sein de l'Union européenne, l'espace Mercosur permet aux sud-américains de voyager sans visa dans chaque pays. Nous discutons de ce que nous faisons à Quito, du monde associatif et humanitaire et découvrons que nous sommes pratiquement voisins. Quelle belle coïncidence !
C'est fou la différence d'accent entre l'Équateur et le Chili. Les chiliens parlent un peu plus vite, mangent les mots mais sont plus tranquillo alors que les équatoriens insistent toujours sur la fin des phrases. C'est peut-être plus facile à comprendre, enfin ça dépend des personnes par exemple les vieux j'ai l"impression qu'ils parlent en portugais!
Chose très surprenante, la fête s'est terminée suite à l'intervention de la police qui telle des soldats de Starship Troopers sont entrés casque de moto sur la tête pour nous signaler de sortir. Nous sortons sous l'escorte aimable de la police de Quito. La pluie tropicale se met à tomber lourdement. Les chiliens ainsi que deux autres équatoriens de Guapulo nous accompagne dans les taxis et nous allons tous ensemble terminer la soirée à la casa.
Merveilleuse soirée comme je les aime où les rencontres fabuleuses promettent de nombreuses soirées et où la pratique de l'espagnol vaut tous les cours universitaires du monde. « Chevere ! » (mot équatorien signifiant « tout va bien »).
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Simon
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mercredi 14 avril 2010
Quito, nouvelle ville
Mercredi 14 avril, nous voilà parti pour el centro nuevo de la ciudad. Il me semble important avant de décrire cette journée d'expliquer ce que nous faisons en Équateur. Nous sommes venus à Quito pour travailler avec l'association Latitud Sur qui lutte pour la préservation de la forêt amazonienne et des savoirs indigènes à travers des projets de légalisation de terres appartenant depuis des générations aux indigènes, des projets de tourisme solidaire.. Afin d'assurer une part d'autofinancement et de continuer à promouvoir les savoirs indigènes, l'association a décidé de se lancer dans le commerce équitable/bio de plantes médicinales. Elle souhaite produire et commercialiser en Europe des huiles essentielles à base d'Hierba Luisa, plante se rapprochant de la citronnelle. Nous intervenons alors pour faire une étude de marché concernant cette plante, faire des investigations dans le pays sur ce qui existe déjà et trouver des producteurs... Dans le but de recueillir des informations concernant la quantité d'huiles essentielles à base d'Hierba Luisa exportée en Europe et à quel prix, nous allons à la CORPEI dans le quartier des affaires de Quito. La CORPEI est un organisme équatorien créé pour favoriser, aider et accompagner les entreprises qui souhaitent exporter. Elle représente une mine d'information importante sur la situation de différents marchés en Équateur, les entreprises qui exportent et sur les contraintes à remplir pour rentrer dans le marché européen.
Voilà en gros la raison pour laquelle nous partons au nord de Quito, en marchant au travers de la ville passant par l'avenue Amazonas blindée de véhicules et par conséquent de gaz asphyxiant tout en faisant un détour par le parc Carolina pour respirer un peu d'air frais et observer les Quitenos faire du sport.
Après avoir visité la vieille ville marquée par une pauvreté relative, nous voici plongés dans le quartier moderne avec ces tours et édifices en verres, ces cafés lounge, hommes pinguins, bus neufs... rien à voir avec le reste de la ville. Le fossé entre riche et pauvre se fait sentir à l'approche de ce quartier.
Tout en marchant vers le nord, nous observons la spécificité de la ville de Quito. Elle s'étend sur 35km de long mais ne fait que 5km maximum de large étant coincée dans une mince vallée entre deux massifs impressionnants. Ainsi, tout en étant en plein centre de la ville, cela donne la sensation d'être à deux pas de la nature et que la ville n'est pas grande n'étant pas large. En revanche, depuis le 8ième étage des bureaux de la CORPEI, où nous avons très bien été reçus au passage, on se rend mieux compte de l'étendue de la ville qui dans sa longueur semble sans fin. On aperçoit d'ailleurs les avions qui rasent les buildings pour atterrir à l'aéroport qui se trouve en plein ville! Espérons qu'il n'y ait jamais de raté, sinon un quartier de la ville disparaîtra à coup sûr.
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En route pour Cumbaya
Mardi 13 avril, nous nous rendons à Cumbaya pour rencontrer le président de Latitud Sur, ONG pour laquelle nous travaillons ici. Cumbaya se trouve à 10 minutes de bus en contre bas. Ce village ne fait plus parti de Quito, pour y aller, on traverse plus ou moins la campagne. Quelle route magnifique! Le dénivelé entre Guapulo et Cumbaya est de 400 mètres d'altitude.
La route est perchée sur le versant de la montagne avec un vide impressionnant sur notre gauche. En nous retournant, nous apercevons notre quartier Guapulo de bas en haut de la montagne. Quelle idée de venir construire une capitale ici ! A la cime du quartier, des barres d'immeubles se tiennent fièrement certainement à 3 000 mètres de hauteurs. Nous réalisons alors une nouvelle fois que cette ville est perdue dans la sierra à une altitude non commune, au sommet des montagnes. On se demande comment certaines constructions ont pu être possible.
Ici, tout le monde ou presque a un 4x4. Je pense pour plusieurs raisons. Tout d'abord les routes montent et descendent sans arrêt, ensuite il est préférable d'avoir ce type de voiture étant donné l'état des routes toutes plus crevassées les unes que les autres, enfin c'est quand même plus la classe d'avoir ça qu'une petite voiture!
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Simon
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lundi 12 avril 2010
Première soirée à Quito
Samedi 10 avril nous restons tranquillement chez nous en travaillant sur notre projet. Mais nous avons en tête de sortir le soir. Il y a une fête d'organisée non loin de chez nous chez un habitant du quartier pour soutenir un membre de sa famille tombé malade. L'entrée est de $3 avec des consommation sur place et surtout, une piste de danse.
En fumant un cigare cubain devant la porte de notre piso, nous décidons d'inviter notre voisin américain Paul. Ravi de pouvoir fumer sur un cigare cubain, il décide également de nous accompagner. Nous sortons tout d'abord boire un cuba libre dans un bar de notre quartier un peu plus haut. Guapulo est plutôt tranquille dans l'ensemble. Les quelques bars ne sont pas très animés mais cependant celui dans lequel nous sommes allés rassemblent beaucoup de jeunes du quartier. Il possède une terrasse avec une vue incomparable sur la vallée du quartier de Guapulo coincé entre deux montagnes qui culminent à plus de 3 000 mètres d'altitude. L'intérieur du bar est orné de desseins amateurs et professionnels. Nous comprenons très vite l'engouement du propriétaire pour l'art. Un peu malade, je n'ai plus de voix et ai un peu de mal à m'exprimer, la soirée s'annonce originale!
Nous partons ensuite pour cette fameuse fête dansante. Nous arrivons devant l'entrée et tout de suite quelqu'un nous fait signe d'entrer et nous installe sur des chaises qui entourent la piste de danse. A peine deux minutes que nous venons d'arriver et déjà Marco, équatorien d'une quarantaine d'année vient nous voir et entame la discussion avec nous. Nous sommes merveilleusement accueillis. Deux amis à lui nous rejoignent, Fidel et un autre dont j'ai oublié le nom. Nous parlons de femmes, de leur famille et enfants, de l'Équateur, … Nous dansons avec quelques femmes plus âgées que nous. Ici, tout le monde danse, du plus jeune au plus vieil âge. Tout le monde fait la fête ensemble. Nous faisons parti de la soirée en seulement deux secondes nous sommes intégrés et participons à la bonne humeur générale. Nos amigos ont une bouteille de whisky qu'ils boivent avec de l'eau gazeuse. Chaque foit que qulelqu'un se sert un verre, il le partage avec tout le monde. Un hombre circule avec un cubi de vin et te donne un petit verre à boire cul sec de temps à autre. Les danseurs ne s'arrêtent jamais, seule la vieillesse poussent les plus âgés à se reposer parfois. La maitresse de maison qui organise cette soirée nous apporte de la viande grillés à la poêle, sortes de saucisses et charcuteries cuites. Excellent ! Et pas de problèmes de digestion le lendemain, c'est donc une viande saine.
Un peu plus tard, un groupe de jeunes arrivent et se pose sur des chaises. Cela n'iront pas danser de la soirée mais rigoleront entre eux. Un gars de 20 ans assis à mes côtés me parlent d'aller danser pour attraper une fille. Il me raconte les endroits de la ville où il aime aller, le travail qu'il fait de livreur... et m'explique qu'ici, on partage les verres. Tous nos amis rencontrés ce soir là habitent près de chez nous. Nous devrions très certainement les recroiser. Marc nous donne sa carte professionnelle, il est artisan installateur de véranda, et vitres en tout genre. Il nous dit que si on a besoin d'aide, on a juste à l'appeler. Nous parlons ensuite de musique, il joue de la flûte et de la guitare. Nous jouerons certainement ensemble à l'avenir étant du même quartier! Il nous montre la photo de son fils de 16 ans qui représentent sa principale fierté. Il a les larmes aux yeux quand il nous parle de sa femme de qui il est séparé.
Un autre de nos amigos fête son anniversaire en même temps. Très vite totalement soul, Mathieu l'aperçoit en train de pisser dans la douche alors que les toilettes sont à côté. Très sympathique, ils aura malheureusement trop bu et ne pourra plus discuter avec nous. En effet il s'assoit et par de grands gestes nous montrent qu'il est fatigué, buracho, qu'il se tait mais que ce n'est pas grave. Il ne parlera plus qu'avec des gestes par la suite.
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Simon
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Arrivée à Quito
Nous voilà finalement parti en Taxi vers le quartier de Guapulo, centre est de la ville où se situe notre chambre. Guapulo est un quartier plus bas que le reste de la ville, construit sur le versant d'une montagne raide. Il est alors impossible d'y trouver une route plate ! Autant dire que les premiers jours d'acclimatation à l'altitude et son oxygène raréfié fut une drôle d'épreuve. Deux minutes de marche de l'arrêt de bus à l'appartement, nous suffisaient pour être à bout de souffle et ne plus pouvoir parler !
Nous habitons dans une sorte d'auberge de jeunesse. Nous faisons donc ces premiers jours la connaissance de chaque habitant. La plupart font ici un VSI (Volontariat Solidaire International). Cela signifie qu'il travaille pour une ONG où une entreprise au salaire et conditions du pays d'accueil, pour une période d'un à deux ans.
Les nationalités de la dizaine de personnes vivant ici sont aussi variées que chilienne, allemande, française, anglaise, hollandaise et américaine.
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Simon
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